Markala : Des revendeurs d’essence au cachot

De par leur nature, certains individus ne se plaisent que lorsqu’ils constatent que leurs semblables traversent des moments de difficultés, quoi que éphémères.

Il y’a juste deux ans suite à une crise d’électricité qu’a connu le pays, les morceaux de glace s’achetaient et se vendaient à des prix qui dépassaient l’entendement. Et pendant le mois dit sacré de carême. Tenez vous bien. Les revendeurs (euses) cédaient le morceau de glace (ordinairement vendu à 50 ou 100 Fcfa) entre 400 et 500 Fcfa. Imaginez la différence en terme de profit que ces spéculateurs se font sur le dos des pauvres clients, leurs concitoyens.

Cette période est révolue et les choses semblent entrer dans l’ordre dans ce domaine précis. Autre période, autre réalité. Il n’est un secret pour personne que depuis quelques semaines notre pays connaît une crise de carburant sans précédent pour des raisons que tout le monde sait. Les interminables fichiers d’attente dans les stations service en sont la preuve. Au même instant, des petits revendeurs du précieux liquide ont proliféré partout à travers la ville et ses environs. Certains de ces spéculateurs cèdent entre 2.000 et 5.000 Fcfa/litre d’essence.

En lieu et place de la compassion qu’ils doivent avoir vis à vis de leurs concitoyens, ces revendeurs véreux du carburant prie Dieu pour que cette situation s’éternise à cause du fait qu’ils en tirent le maximum de profit. La localité de Markala (Ségou) ne fait pas exception à une situation de crise du carburant qui frappe quasiment tout le pays. Selon certaines de nos sources, dans cette localité, certains motocyclistes ou propriétaires d’engins à quatre roues, ont laissé leurs moteurs au garage et ont choisi d’effectuer leurs courses à dos d’âne ou à pied.

Dans cette atmosphère d’incertitude généralisée, un certain Oumar (nom d’emprunt) a saisi cette opportunité pour faire du profit. Aucune de nos sources n’a pu dire comment il parvenait à se doter du carburant pour le revendre. Cependant, il est arrivé un moment où ce jeune homme était incontournable pour l’achat de carburant. Dans le quartier, il était le seul à détenir le précieux liquide. Conséquences, tous les propriétaires d’engins se ravitailleront ultérieurement chez lui. Là n’était pas le problème. Cependant, il cédait le prix du litre à 5.000 Fcfa. « C’est à prendre ou à laisser », lance-t-il sèchement à ces clients dont certains surviennent de très loin. N’ayant pas d’autre choix, les malheureux sont obligés de débourser cette somme pour obtenir le précieux liquide.

Avec le temps qui passe, le nom du jeune commerçant a fait le tour de la ville. Pratiquement, tout le monde se plaignait de lui, mais les gens n’avaient d’autres choix que de faire bon cœur contre mauvaise fortune. La nouvelle a fini par tomber dans les oreilles d’un agent de contrôle de la structure locale en charge de cette question. Ce jour là, l’agent se présentea chez le revendeur véreux. Il exprime le besoin d’obtenir quelques litres de carburant. Il demanda à Oumar combien il devait débourser pour avoir un (01) litre. Sans détour, le jeune homme lui répond qu’il cède le litre à 5.000 Fcfa. En bon agent de contrôle, ce client d’un autre genre engage un échange avec lui. Il le fournit de revoir ce prix du litre à la baisse à cause du fait qu’il est dans une situation urgente. « Vous avez de la chance. Je vous demande juste d’acheter rapidement et de laisser la place à d’autres clients qui attendent », rétorque le commerçant, sans état d’âme.

Avec les preuves en main, sans piper mot à qui que soit sur place, l’agent retourna à la base. Il se fit accompagner par certains de ses collègues chez Oumar qu’ils interpellent sans discussion. Coincé durant son interrogatoire, il a fini par dénoncer sa fourniesseuse, une femme d’affaires bien connue à Markala. Les agents se sont très rapidement transportés chez cette dernière. Une perquisition domiciliaire leur a permis de mettre la main sur une trentaine de bidons remplis d’essence, destinée à la vente.  Les preuves étaient suffisantes pour justifier l’interpellation de Oumar et de sa patronne. Selon nos informations, les deux mis en cause ont été contraints de payer une lourde amende. Et cela n’entamera en rien la procédure judiciaire qui suit son cours normal pour que les suspects payaient de leur témérité. 

Fatoumata KAMISSOKO

Source: L’Essor

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