Réduction du train de vie de l’Etat : Faut-il réduire les salaires des membres du CNT face à la précarité sociale ?

La réduction des rémunérations des membres du Conseil National de Transition (CNT) pourrait renforcer la crédibilité des autorités de transition, qui prônent la refondation de l’Etat.

 

 

Alors que la majorité des Maliens peine à joindre les deux bouts, les salaires des membres du CNT suscitent l’indignation. Dans un pays où le coût de la vie ne cesse d’augmenter et où le pouvoir d’achat s’effondre, le train de vie de cette institution dirigée par le général Malick Diaw apparaît comme un luxe indécent.

 

 

Les membres du CNT bénéficient de salaires et d’avantages bien supérieurs à ceux des fonctionnaires et des travailleurs du secteur privé. Ils gagnent plus de deux millions le tout confondu. Une situation qui contraste avec le quotidien des Maliens, confrontés à la montée du chômage, à la flambée des prix des denrées de première nécessité et à la dégradation des services sociaux. Pendant ce temps, l’Etat demande aux Maliens des sacrifices avec des taxes sur les opérations des sociétés mobiles. Beaucoup de maliens ne sont pas contre l’initiative, mais ils demandent à ce que les autorités réduisent leur train de vie, à commencer par les conseillers du CNT. Ceux-ci perçoivent aux yeux de la grande majorité des maliens un salaire jugé exorbitant.

Les critiques fusent, notamment sur les réseaux sociaux, où de nombreux citoyens dénoncent l’injustice d’un tel écart. « Comment justifier des salaires aussi élevés alors que les enseignants, les médecins et même les forces de défense et de sécurité peinent à obtenir des augmentations ? », s’interrogent plusieurs de nos compatriotes. 

 

Une exigence de justice sociale
Face aux crises successives, les Maliens réclament une répartition plus équitable des ressources publiques. De nombreuses voix s’élèvent pour exiger une réduction des salaires du CNT et une réallocation de ces fonds vers des secteurs prioritaires tels que l’éducation, l’emploi des jeunes et l’énergie.
Certains analystes estiment qu’une telle mesure renforcerait la crédibilité des autorités de transition, qui affichent leur volonté de refonder l’État et de lutter contre la corruption. « Un geste symbolique fort, comme une baisse des salaires du CNT, prouverait l’engagement des dirigeants aux côtés du peuple », suggère un économiste malien.
À ce jour, aucune annonce officielle n’a été faite quant à une éventuelle révision des émoluments des membres du CNT. Un membre de l’institution affirme même qu’aucune réduction n’est prévue. 

 

Cependant, la pression populaire grandit, et les citoyens espèrent voir leurs revendications aboutir. A l’heure où l’État malien fait face à d’importants défis financiers, une gestion plus sobre et équitable des ressources nationales devient impérative.
La balle est désormais dans le camp des autorités de transition. Répondre à cette demande légitime enverrait un signal fort de solidarité envers la population et marquerait un pas vers une gouvernance plus responsable et inclusive.

Djibril Diallo 

Source : Arc en Ciel

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